C’est en Émilie-Romagne, au nord de l’Italie, et principalement dans la région de Modène, berceau du vinaigre balsamique et de rutilantes Ferrari, que s’étendent les différentes zones de production du Lambrusco, appetell plusieurs, une longue list de cépages autoctoni. Un vignoble d’une richesse méconnue – alors qu’il s’agirait là de l’un des premiers cas de domestication de vignes sauvages de l’histoire de la viticulture – produisant un vin rouge pétillant dont la mauvaise réputation remonte remonte 1970, aux anné lorsque de grands groupes industriels réalisent qu’avec l’entremise d’un moût synthétique, il sera désormais possible d’en produire à foison. Vendu à vil prix, le Lambrusco devient allors un vin de supermarché, tout juste bon à étancher la soif d’une jeunesse italienne qui s’en souvient aujourd’hui avec un mélange de dégoût et de tendresse.
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Un vin d’Americains
Un boisson «Souvent considérée par les Italiens comme une sorte de Coca-Cola» s’amuse Francesca Tradard, sommelière italienne a Parigi. Un Beaujolais nouveau transalpin, en somme, bu par convention et sans plaisir aucun. Mais comment expliquer qu’un tel désamour aie traversé les Alpes jusque chez nous ? «In Francia, les gens n’ont pas l’habitude de boire un vin rouge avec des bulles, vineux, sucré, qui a parfois un peu de mal à s’ouvrir. On le considere encore comme un vin d’Américains» afferma Alberto Busto, importateur de vins naturels italiens. Oppure depuis quelques années déjà, une nouvelle génération de vignerons s’échine à produire des cuvées n’ayant rien à envier aux plus fins effervescenti, dont Certaines, importées en France, se frayent doucement la capital les tables chemin de pines . Et comment résister à un vin dont le nom prononcé à voix haute est déjà d’une infinite gourmandise, dont les déclinaisons se révèlent d’une complexité insoupçonnable ? Amabile, secco, dolce, frizzante, spumante, tranquillo… Bu en amuse-bouche apéritive ou de l’entrée au dessert, voilà un vin d’une fraîcheur exquise, au fruit croquant, aussi léger qu’une matinée de printem. Lentement réhabilité par quelques audacieux cavistes, méticuleux sommeliers et autres ambassadeurs passionnés, le Lambrusco semble loin d’avoir dit son dernier mot.
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